ANNEE 2014 – Geneviève Besse tous azimuts


2014-01On la trouvait à la chapelle Sainte-Anne à Tours jusqu’au 9 juin 2014 parmi les
artistes du «livre pauvre», ces livres hors commerce fabuleusement illustrés.
On la suit dans la galerie d’art de Saint-Hippolyte, dans le Lochois, tandis
qu’elle prépare aussi une commande de douze peintures sur Mallarmé pour
son musée de Vulaines-sur-Seine : Geneviève Besse est partout, avec une
fécondité incroyable.Du caquetoire, qui flanque la belle église de Saint-
Hippolyte où autrefois les commères cancanaient en choeur à la sortie de la
messe, jusqu’à la maison du «;Mousquetaire», à peine trois longueurs de
rapière séparent les deux bâtiments. Dans cette maison dont les solives
accusent leurs 350 ans, la galerie La Métisse d’argile engrange les
expositions d’art contemporain. Celle de Geneviève Besse l’investit jusqu’au
29 juin. De petits tableaux et une grande fresque éphémère sur un mur
blanc, cadeau de l’artiste, ce sont des «Traits libres», thème de l’exposition.
Olivier Marquet, directeur de la galerie, les définit comme «des cadastres
mentaux qui révèlent autre chose que le mystère et le tourment». Imaginons
une vue aérienne, très haute, qui compartimente des prés, des bosquets, des
chemins, des taches d’ombre et de lumière à la surface du sol. Et qui, sorte
d’archéologie souterraine, ferait surgir à force de traits, de pleins et de déliés
toute une ville antique enfouie depuis des millénaires. Des vestiges inconnus
du laboureur contemporain, riches d’interrogation et d’émotion. C’est cette
part d’inconnu que suggèrent en profondeur ces tableaux grillagés de traits
noirs, tracés avec la minutie d’une grand-mère dentellière, des traits
juxtaposés à des aplats colorés avec l’énergie d’une jeune fille. Geneviève
montre toute une vie d’artiste insatiable.

Bruno Bécard