ANNEE 2002


2002-01 Rêverie intime – Bleu.

Signes. Signes de l’eau. Fumée. Nuage. Brume. Signes du Feu. Ambiguïté du signe. Polyphonie du signe. Idéogrammes. Hiéroglyphes. Interpénétration. Réinterprétation du JEU du texte, du JE du texte.

Bleu. Clef du sens. Roseau. Pinceau. Plume. Oiseau. Couleur. Ligne. Dé-marche qui va au devant du texte. Réinvente une langue imaginaire. Indéchiffrable ou sens du sens ?

Bleu. Stries. Sillages d’une mer qui se retire. Ricoches en miroirs-mirages au sein d’une écriture fragile. Fluide. Ou cassée. Fragmentée. Wampoums des Incas. Quipous des Aztèques. Besoin d’un signe. Tangible. Durable. Signes convenus. Convenables. Ou Pas. Signes attendus. Signes espérés. Sur-prise.

Bleu. Ecriture : jeu empreint de magie. Encre. Mystique. Rituel. Au commencement était le bleu. Au commencement était le signe. Chair de la parole. Etre. Substance. Trace. Sur-vivance.

Bleu. Tache. Trait. Amulette. Talisman. Couleur. Pigment. Bleu végétal. Bleu minéral. Sobriété/luxuriance du bleu BLEU NU – BLEU INTENSE

Jacqueline Held (écrivain) sur le livre Complicité


2002-02C’ est de la couleur qui rêve. 

C’ est de la couleur qui rêve. 
Il suffit de se laisser porter.
C’est de la couleur qui bouge, éclôt, désire, 
c’est de la couleur qui vit.

Geneviève Besse vient de loin : elle vient du bleu. Longtemps ses oeuvres ont rendu compte d’une vie dans les plis,  lointaine, abyssale.

L’expérience de la maladie, sans doute, lui avait donné la connaissance de ces contrées inconnues de nous : pays du bleu, de l’attente que l’art transforme en joie. Puis ce fut la remontée vers la lumière, vers les soleils, le sang qui bat, la terre chaude, le plaisir. Le bleu qui peu à peu s’efface sous la poussée du vert, du rouge, du jaune. “Oublier même l’oubli” : voilà le peintre. Ramasser l’univers dans un rectangle ou un carré, n’être que prisme, pur présent, lieu de passage d’un monde à l’autre, d’une raison à l’autre, d’un désordre à un ordre.
La peinture se moque de notre pauvre désir de sens et de repères.
Geneviève Besse invite le réel sur la toile, elle le disloque, le décompose, pour nous restituer une harmonie nouvelle, inconnue jusqu’alors de nous et d’elle-même. Orages doux, la paix, enfin : Les couleurs carillonnent comme un appel, comme un angélus de lumières.

Jean-Marie Laclavetine (écrivain)