ANNEE 2014 – Traits Libres à la Metisse d’argile


affiche Si l’on considère, chez l’enfant, que le jeu est l’un des fondements essentiels à son épanouissement, l’espace où l’imaginaire se répand, on comprendra aisément que certains d’entre eux, tout le long de leur vie d’adulte, aient souhaité prolonger, le plus longtemps possible, ce plaisir du « je ». A cet instant, je pense immanquablement au cheminement créatif de Richard Texier. Ses planifications et cartographies cérébrales qui auraient pu nous révéler les secrets de sa quête. Mais, là où le marais poitevin se prête volontiers à l’enfouissement, à l’évocation du mystère, limons mêlés et brumes complices, le calcaire de Touraine, lui, offre un socle dont la fermeté saurait convenir à toute déambulation, y compris celle de géants des plus extravagants. Il est, chez G.Besse, des cadastres mentaux qui révèlent autre chose que le mystère et le tourment. C’est en surface qu’il faut voir. Des sillons à peine semés que, déjà, les mots se lient d’une imperceptible lecture. Des aplats de couleurs vives à cueillir des yeux.

Dans cette exposition et l’espace qui lui est consacré, Geneviève décide de décliner le trait et nous donne toute liberté de l’interprétation. Est-ce seulement une soudure, un lien, une couture ? Un fil délié qui circule et délimite inlassablement l’entre deux ? L’entre deux mondes tel le visible et l’invisible, le palpable et l’impalpable, le savoir et l’ignorance, le dit et le non-dit ?

Au regard du travail de G.Besse, je me demande si, après tout, il est si important de s’enorgueillir de mots ? Un simple petit trait ne peut-il pas en dire plus qu’une longue phrase ? Et, finalement, n’est-ce pas l’ensemble qui compte ? L’ensemble de tous ces traits libres qui se croisent ou pas, et tissent, à eux seuls, un monde habitable, sans cesse renouvelé, d’une harmonie rêvée.

Saint-Hippolyte, mai 2014
Olivier Marquet

 


 

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