Murs en couleurs
par Sophie Join-Lambert

Geneviève Besse étend sur sa toile un lavis couleur de pluie et déjà un espace ludique se dégage de l’œuvre. Ici Rien n’est tracé, Rien n’est fixé, Tout n’est que Mirage.

Sur ce fond lavé la poudre de pigments broyés étale son voile de couleur. Voiles de couleurs vives semblables à des étendards qui claquent au vent et crient la présence de l’homme. Couleur minérale : blanc de la chaux, rouge de la brique, bleu des azulejos… Toutes ces couleurs pulvérulentes répandues sur la toile sont semblables à ces différentes couches de peintures qui couvrent les murs et qui au gré du temps redeviennent ainsi couleurs poussière : poudre de bleu, poudre de blanc, poudre de jaune… et laissant apparaître de part en part la texture de la toile, devenant alors semblable à l’enduit d’un mur.

Les artifices de la lumière jettent leurs feux sur cet univers coloré. L’impression ressentie devant les dernières toiles de Geneviève Besse est celle perçue dans une ville, brûlée par un soleil trop cru. Ville à la fois terriblement lointaine, mais pourtant connue de tous… Ville blanche. Le rêve est présent, annonciateur de voyages, d’images nouvelles, de sensations étranges et fortes, de parfums subtils.

Il y a cependant un mystère dans ces peintures de Geneviève Besse , les couleurs crient mais les tableaux eux, nous parlent à demi-mots.

Sophie JOIN-LAMBERT, Conservateur au Musée de TOURS